economie, finance, politique, société. un peu de serieux, tout en essayant d'être ouvert d'esprit et constructif

mercredi 13 juin 2007

Incivilités, Drogue, Alcool et … UMP


Ville d’Antibes Juan les Pins, des dégradations, des incivilités ont lieu dans des lieux publics.
Nice Matin Mercredi 13 Juin 2007 : voici selon le maire UMP d’Antibes Juan les Pins, récemment réélu député au premier tour de scrutin, les responsables des dégradations et actes de vandalismes dans sa belle ville :
‘’Le maire appelle à « une réponse judiciaire sur ce sujet, à la sensibilisation de la population sur ces dégradations inacceptables » et fait passer le message que « le vandalisme sera réprimé. L'alcool et la drogue ne sont pas innocents sur ce sujet, ces dégradations ne sont pas l'oeuvre de la haine». ‘’
Incivilités diverses, dégradations, tags, vol de fleurs dans les jardins public.
Le quotidien régional fait ses choux gras de ces événements, pointant du doigt des responsables tout désignés : drogue et alcool. On retrouve souvent le terme de Jeunes dans ces articles sur l’insécurité ou l’incivilité. Jeunes, drogues, alcool.

Le titre de l’article appelle à plus de vigilance… Plus de vigilance ? est ce encore plus de camera dans une ville déjà sous contrôle. A quoi servent les cameras déjà en place ? ne devraient elles pas dissuader ce genres d’actes ?
L’étape suivante ? après les camera, plus de contrôle de policiers …. Pour quelle efficacité ? probablement pour rassurer les lecteurs de Nice Matin. On a identifié les responsables, les mesures de répressions inutiles et coûteuses suivront. C’est la drogue, l’alcool, nous agirons. Dormez tranquille.
Ouf, donc.

Ah tiens, l’autre jour je passais avec ma poussette et mes trois enfants devant le bureau de l’UMP rue Sadi Carnot à Antibes. Jour de réunion a l’UMP. salle comble. Tout ces gens se sont déplacés en voitures. Toutes ces voitures sont garées sur les trottoirs, sur les 'zébras', en double file. Plus de place sur le trottoir, avec ma poussette et mes enfants je suis passé sur la route, au ras des voitures.
Insécurité…
L’incivilité est vraiment partout. Je ne crois pas que ce soit l’œuvre de la haine.
Non,
Plutôt de la bêtise.
Et parfois de l’impression d’être plus respectable que les autres citoyens. Surtout que les drogués et alcooliques.
J’espère que notre maire appellera à plus de vigilance.

mardi 5 juin 2007

PS : Il faut que ça pète !


Beaucoup de choses ont été écrites sur la situation post élection présidentielle au PS. Il y a un débat d ‘idées fait émerger deux courants, entre les tenants d’un virage à gauche et ceux d’un recentrage du parti. Il y a un débat de personne, avec en toile de fond des règlements de comptes et un semblant d’unité pour les élections avenir.
Je pense que tous les éléments sont réunis pour que le PS explose. Ce n’est pas mauvais, c’est peut-être même, paradoxalement, la seule solution viable.

La remise en question après une défaite électorale est naturelle. On essaye de tirer les leçons de la défaite.
Idéalement il faudrait se pencher sur le fonds, sur les idées et propositions mises en avant. Se regarder soi pour comprendre ses erreurs, ses forces et ensuite construire une nouvelle plate-forme politique.
Idéalement il faudrait aussi que les conflits de personnes passent après les conflits d’idées. Pour être un peu plus pragmatique (la politique est aussi une affaire de personnes) il faudrait que derrière les combats de chefs se dégagent de vrai combat d’idées.
Idéalement il faudrait, arriver à convaincre la base et fédérer l’appareil du parti. Bien sûr il y a toujours des tensions, c’est d’ailleurs sain, c’est signe de débat et de vie, c’est ce qui permet d’évoluer, d’avancer avec la société.

Concrètement ?
Tout est en place pour que ça pète

- Le débat d’idées.
Pour pouvoir gagner il faut définir clairement ses positions... Les causes de la défaite et des défaites à venir si rien ne change est la. En se sens les deux côtés ont raisons. La candidate PS ne s’est pas vraiment extraite de l’idéologie de son partie. Les dissensions au PS, les trahisons ont fait le jeu de l’adversaire. Le programme n’était pas clair.
On ne peut pas se réfugier derrière des arguments tournés vers l’extérieur (Il y avait Sarkozy en face, les gens se laissent abuser) et ne pas regarder la situation et l’image du PS.
On ne peut pas construire, innover, avancer en ne faisant que ménager des courants d’idées si opposés.

- La lutte des chefs
Il est intéressant de noter que la lutte des personnes ne semble pas coller exactement au débat d’idées, les favoris étant plutôt contre une orientation à gauche. Il est difficile de distinguer ce qui différencie vraiment Ségolène Royale de Dominique Strauss Kahn. Ils font partie de la même famille politique, du même courant d’idée au sein du PS et leurs différences sont à la marge.
Mais cette lutte est âpre. Les ambitions individuelles importantes. Les comptes devront être réglés.

- Une défaite, une autre probable, et une faible perspective de représenter un contre-pouvoir efficace. L’accumulation des échecs et la perspective de devoir attendre 5 ans pour reconquérir sinon le pouvoir, au moins un véritable poids d’opposition, vont attiser la discorde. La discorde sur le fond bien sûr, mais aussi stigmatiser les positions personnelles, attiser les rancoeurs et enlever toute retenue.

Situation explosive donc.
Tant mieux.
Non pas que je souhaite que le PS s’enfonce non. J’écris tant mieux pour le PS.
Quel que soit le virage idéologique qui sera fait, quelle que soit l’issue de la guerre des chefs, il est essentiel de purger cette situation, de clarifier les orientations et de cesser d’essayer des compromis qui ont conduit à la défaite.

Un peu de politique-fiction.
Je pense que le courant ‘moderne’ l’emportera, le courant qui se détache, sur le plan économique, de l’idéologie traditionnelle de gauche. Dans les deux camps, les valeurs sont assez similaires, le soucis d’entraide, de rejet des inégalités. C’est dans la vision des outils à utiliser qu’est la différence. Je m’avance à ce pronostic car les deux favoris, Dominique Strauss Kahn et Ségolène Royale représente ce courant.
Ils devront alors avoir le courage de leurs idées tout en laissant la porte ouverte à ceux souhaitant les rallier.
Dans l’autre camp, les tenant d’un virage à gauche pensent que l’on ne peut gagner que par un retour au discours de gauche. La défaite vient pour eux d’avoir voulu essayé de se rapprocher de la droite, de s’être laissé entraîner au centre ou a droite par Nicolas Sarkozy. Ceux la ne pourront pas rester dans un parti prenant un virage plus libéral. Il y a probablement de la place pour recréer un parti de gauche sur des idées de gauche en utilisant aussi les forces de Chevènement, Besancenot, du PC… ce n’est pas beaucoup certes, mais si on ne peut gagner que sur des idées de gauche, il faudra fédérer pour renforcer le poids de ces idées.

Ça pétera donc.

samedi 2 juin 2007

Strauss Kahn contre le SMIC à 1500 euros

Il semblerait que le SMIC a 1500 euros ne soit plus une évidence pour tous au PS. Un article du Nouvel Obs Dominique Strauss Kahn dit regretter le décalage entre la gauche et la réalité et attaque le SMIC à 1500 euros qui n’est selon lui pas une bonne chose. Il mentionne les risques de délocalisation, appelant le PS à une réflexion sans concession.
J’ai essayé de présenter dans un article les différentes familles de redistribution. Je pense que nous avons trop tendance a penser que seul le levier des salaires peut marcher. Nous négligeons, et le PS néglige, que l’on peut aussi agir en passant par la fiscalité, grâce à un impôt négatif par exemple. C’est, je pense, au PS, une question d’idéologie. Le SMIC est une garantie contre l’exploitation… je suis d’accord, il faut un SMIC, mais plus bas, qui serve d’ancre. Il faut ensuite faire apparaître la redistribution dans le budget de l’état.
Le SMIC n’est pas un outil de redistribution. L’état ne doit pas se décharger de son rôle de redistribution sur le privé.
L’état doit assurer ce rôle. Sans complexe, parce que la redistribution est nécessaire dans une société moderne et solidaire.
Je pense que c’est là la réflexion intellectuelle et idéologique à avoir. J’espère que c’est la direction que Dominique Strauss Kahn souhaite prendre quand il parle de réflexion sans concession.

vendredi 1 juin 2007

Paix ou justice au Liban ?


30 mai 2007, vote de l’ONU imposant la création d’un tribunal international pour juger les assassins de Rafik Hariri, ancien premier ministre Libanais aux positions anti-syriennes.

Réactions opposées dans la population libanaise:
Joie dans la majorité parlementaire libanaise anti-syrienne.
Colère dans l’opposition, dans le camp du Hezbollah chiite et pro syrien qui qualifie cette résolution d’illégale et la considère comme une grave ingérence et violation de la souveraineté Libanaise Damas.

Vu de l’étranger il est semble difficile de critiquer cette résolution. Le but poursuivi est un but de justice. Celle-ci est légitime. Le crime c’est déroulé dans un Liban sous contrôle syrien, sur un homme qui représentait l’opposition à cette main mise de Damas sur le pays du cèdre. L’opération a nécessité une grande préparation et des moyens importants qui ont difficilement pu passé inaperçu pour les forces syriennes. Tout indique la responsabilité de Damas. À la suite de ce crime et devant ce sentiment d’impunité pour les assassins, les Libanais anti-syriens sont descendus en masse dans la rue faisant pression par l’intermédiaires des puissances étrangères pour un retrait de la Syrie du Liban.

Danger ?
Oui c’est une évidence
Malgré le succès du retrait syrien, le sentiment d’injustice face à l’impunité des assassins est très vif. Une partie de la population a soif de justice. Des affiches dans les rues de Beyrouth rappellent l’assassinat de l’ancien Premier ministre, il y a un profond désir de faire ressortir la vérité, de s’extraire de l’influence Syrienne en levant ce qui est vu comme une impunité scandaleuse.
Mais le Liban est un pays complexe, une autre partie de la population reçoit très mal la création de ce tribunal international. Les chiites vivent ceci comme une internationalisation de la situation Libanaise ou une mise sous tutelle du Liban. Leur rejet de cette ingérence est très vif.

On peut donc se demander s’il est possible d’imposer, de l’extérieur, par le biais de la justice, la réconciliation nationale entre les Libanais. Peut-on mettre la Syrie sur le banc des accusés, pointer du doigt les responsabilités ou l’influence de l’Iran tout en oeuvrant à la réconciliation des Libanais?

Le désir de justice est légitime. L’ONU fait passer cette volonté de justice en premier … Quitte à attiser les tensions entre les différentes communautés Libanaises, quitte à déstabiliser un peu plus un pays très fragile.
La paix est le but. La paix et la réconciliation nationale au Liban et plus généralement la paix entre les pays et peuples du Moyen-Orient. Entre les communautés religieuses. C’est une situation complexe où se mêlent des luttes de politiques internationales, des affrontements ethniques ou religieux souvent instrumentalisés et encouragés.
La Syrie et surtout l’Iran sont forcément des partenaires dans la construction de la paix même si la position de l’Iran est extrême sur de nombreux point et doit être condamnée.

Nous nous trouvons donc dans un affrontement classique entre paix et justice. La paix et la justice sont-elle conciliable ? et sinon, laquelle doit l’emporter ? peut-on concilier réconciliation nationale et désir de justice ?
La paix est toujours faite de concession. La justice est nécessaire pour lutter contre l’impunité et ne pas faire injure à la mémoire des victimes.
À cette question, faut-il poursuivre ou oublier, je n’apporterais pas de réponses précise pour le cas du Liban. L’Afrique du Sud est un exemple dans ce cheminement difficile entre paix et justice, l’amnistie a été un instrument permettant d’apaiser les tensions. Mais pour le moment le Liban ne prend pas cette direction, les luttes communautaires sont vives et le sentiment d’injustice exacerbé dans les deux camps.
Nous sommes encore loin de l’instauration d’un respect mutuel nécessaire à une lutte contre l’impunité, à l’acceptation de certaines concessions qui permettrait une réconciliation. L’intervention internationale est très délicate et risque même d’attiser les tensions et rancoeurs malgré un soucis légitime de paix.

 

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